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Tirer le meilleur de la relation d’encadrement

Vous jouez un rôle important dans l’établissement d’une relation saine avec la personne qui dirige vos travaux à la maîtrise ou au doctorat. Cette relation s’étendra sur quelques années, alors il vaut mieux la partir du bon pied.

La relation d’encadrement

Une question de personnalité!

La situation d’encadrement constitue d’abord et avant tout une relation interpersonnelle où la personnalité de chacun colore le lien. Bien que le choix d’un directeur de recherche repose généralement sur le champ de recherche, ses qualités personnelles sont également à considérer. Dans le cas de différences importantes sur le plan de la personnalité, soyez vigilant et tentez de vous adapter. Par exemple, si vous êtes sensible à la critique et que vous travaillez avec une personne reconnue pour être très exigeante, cela pourrait provoquer de l’anxiété lors de vos rencontres. En tout temps, rappelez-vous que les critiques devraient être constructives et concerner vos travaux, et non votre personne.

Une impression d’inaccessibilité

La notoriété des directeurs de recherche pourrait vous intimider ou vous donner l’impression qu’ils ou elles sont peu accessibles. Plusieurs étudiant.es n’osent pas leur avouer qu’ils ne comprennent pas tel ou tel aspect par crainte de décevoir ou encore d’être jugés sur leurs compétences. Prenez garde de ne pas vous laisser troubler. Il va de soi que vous travaillez avec une personne plus expérimentée en recherche, mais qui demeure un être humain ayant aussi été étudiant dans le passé! L’objectif n’est pas de développer une relation d’amitié, mais plutôt de vous sentir à l’aise pour dialoguer et ainsi faire progresser vos travaux.

Une relation qui évolue…

Au départ, vous aurez à vous familiariser avec la problématique à l’étude et on vous aidera à définir votre projet. Les rencontres viseront davantage à vous informer et à approuver l’orientation de votre travail. Éventuellement, vous approfondirez davantage le sujet et soumettrez vos propres idées, laissant ainsi place à des discussions plus élaborées. Enfin, plus votre formation progressera, plus cela devrait laisser place à la collaboration (ex.: coécrire un article, contribuer à l’élaboration d’une demande de subvention ou collaborer à d’autres projets de recherche en parallèle, etc.).

La codirection

La codirection favorise l’accès à une expertise plus large, en raison de disciplines professionnelles et académiques variées, et cela donne lieu à des discussions stimulantes. Toutefois, la codirection comporte également certains inconvénients, comme des divergences d’opinions (ex.: un cadre théorique différent, une discipline différente) qui interfèrent parfois avec l’avancement du projet de recherche. De plus, si les rôles ne sont pas clairement définis, il se peut que chacun ne s’implique pas suffisamment, cédant ainsi la place à l’autre comme directeur principal. La qualité de l’encadrement risque alors d’en souffrir. Il s’avère donc primordial de clarifier dès le début les rôles et responsabilités de chacun.

Quelques facteurs à considérer

  • Prenez garde au réflexe d’évitement: Si vous avez peur de la critique, vous aurez peut-être tendance à éviter les rencontres. Ne tombez pas dans ce piège, car moins vous aurez de contacts, plus votre appréhension risque d’augmenter et plus il vous sera difficile d’établir un bon lien de collaboration… C’est une roue sans fin! Exprimez vos besoins et sollicitez une rencontre, sans attendre qu’elle vous soit proposée.
  • Osez prendre des notes: Si vous vous sentez intimidé, vous pourriez ressentir un malaise à prendre des notes lors d’une rencontre ou à poser des questions. Toutefois, sans prise de notes, il est inévitable d’oublier des éléments importants. Surmontez vos craintes, clarifiez vos interrogations pendant la rencontre et écrivez à mesure tout élément pertinent. Vous gagnerez ainsi en efficacité. N’hésitez pas à revenir sur toute ambiguïté dans les plus brefs délais, puisque si vous ne comprenez pas ce qu’on vous demande ou suggère, vos travaux ne progresseront pas au rythme souhaité.
  • Ne doutez pas de l’intérêt de votre directeur: Puisqu’il ou elle passe rapidement d’un étudiant à l’autre, il est normal qu’il ou elle vous questionne en début de rencontre pour se resituer dans le contexte de votre recherche. De plus, à mesure que vous progressez, sa connaissance de votre sujet ne pourra être aussi approfondie que la vôtre.
  • Souvenez-vous que votre directeur agit comme conseiller: Ne vous vexez pas si on ne vous fournit pas de documents spécifiques à lire et qu’on vous donne plutôt quelques pistes ou références. Rappelez-vous que les études supérieures visent à développer votre autonomie.

La communication

Stratégies pour maintenir une bonne communication et une bonne entente

  • Soyez à l’heure à vos rendez-vous.
  • Respectez les échéances.
  • Établissez une alliance en commençant la conversation par des questions générales.
  • N’hésitez pas à poser des questions sur les corrections suggérées ou les commentaires formulés.
  • Exprimez vos objections ou préoccupations clairement et calmement.
  • Suggérez, lorsque c’est possible, des pistes de solutions pour surmonter les difficultés.
  • Informez votre directeur de tout facteur pouvant perturber vos études (blocage, doute, maladie, problèmes personnels, etc.). Cela évitera de mauvaises interprétations quant à votre motivation ou assiduité.
  • Montrez que vous êtes conscient des efforts et du temps qu’il ou elle investit dans votre travail.

Les situations d’impasse ou de conflit

Un conflit peut survenir lorsqu’une action, un geste ou une parole sont perçus comme une intention d’agression de l’autre envers soi. Lorsque survient une telle situation (ex.: un manque d’encadrement, des propos blessants, des critiques personnelles, un abus de pouvoir, etc.), un premier réflexe pourrait être de répondre sur le coup de l’émotion. Ces réactions ne sont pas souhaitables et tentez de freiner toute réaction impulsive en prenant du recul, afin de réfléchir plus objectivement à la situation. En présence de conflit, d’autres subissent plutôt en silence, se dénigrent ou songent même à abandonner les études. Discutez de la situation avec des proches, en particulier s’ils ne fréquentent pas le même milieu. Soyez proactif plutôt que de vous fier au simple passage du temps pour régler un conflit, car il pourrait s’envenimer et être difficilement remédiable.

Comment aborder le sujet

N’hésitez pas à poser des questions directes mais formulées positivement afin de montrer que croyez en ses bonnes intentions. Ces questions mèneront naturellement à la discussion sur la relation elle-même. Voici des exemples de questions:

  • Avez-vous l’impression que je travaille suffisamment entre nos rencontres?
  • Êtes-vous satisfait de la façon dont j’utilise vos commentaires?
  • Êtes-vous satisfait de mon attitude vis-à-vis votre encadrement?
  • Comment pourrions-nous, croyez-vous, travailler plus efficacement?

Types de conflits

Conflit de données
  • Manque d’information
  • Mauvaise information
  • Points de vue ou interprétations différents

 

Conflit relationnel

 

  • Émotions fortes
  • Mauvaise communication
  • Mauvaises perceptions
  • Stéréotypes, agissements négatifs et répétitifs

 

Conflit de valeurs
  • Différences en ce qui a trait aux choix de vie, aux idéologies, à la religion
Conflit d’intérêt
  • Divergence d’intérêts (perçue ou réelle)
Conflit d’ordre structurel
  • Abus de pouvoir
  • Utilisation de contrôle
  • Rôles mal définis

Étapes de la résolution de conflit

  1. Déterminer le type de conflit.
  2. Déterminer les faits: localiser la source du conflit, définir le conflit et tenter de clarifier la compréhension que les personnes impliquées se font du conflit.
  3. Identifier les intérêts et les besoins des parties: précisez en détail les points communs et les divergences. Faites votre propre examen de conscience. N’oubliez pas qu’en général, les torts sont rarement d’un seul côté.
  4. Déterminer les objectifs communs: une discussion s’impose afin de tenter de vous entendre sur des objectifs communs. Demeurez le plus objectif possible. Rediscutez des ententes prises au départ afin d’avoir un point de référence s’il y a déviation.
  5. Développer des pistes de solution possibles: évaluez les avantages et les inconvénients de ces solutions afin d’arriver à des solutions qui conviennent aux deux parties.
  6. Sélectionner les options: privilégiez des options qui laissent place à la collaboration, de sorte que chacun puisse faire des compromis et s’engager à les respecter.
  7. Évaluer les résultats du processus: si nécessaire, une nouvelle rencontre pourrait permettre de faire le point sur la situation et les solutions mises en place.

Le conflit demeure: vous choisissez de changer de direction de recherche

Si vous songez à changer de direction, sachez qu’il s’agit là d’une démarche très délicate qui pourrait entraîner d’importantes répercussions sur votre travail (ex.: propriété des données, échéanciers retardés, changement de sujet de recherche, etc.) et sur vous-même. De plus, cela entraînera sans doute des conséquences négatives pour votre directeur, sur les plans professionnel et personnel. Ne prenez pas cette décision à la légère et tentez de régler le conflit avant d’entreprendre toute démarche pour trouver une autre personne pour diriger vos travaux. Voici comment procéder pour obtenir de l’aide si la situation devenait plus difficile:

  • Tentez de résoudre le conflit avec votre directeur d’abord
  • Cherchez de l’aide auprès d’une tierce personne qui pourra agir comme médiateur:
    • La direction de programme
    • La direction du département
    • Le doyen ou le vice-doyen de la faculté
    • La direction de l’institut ou du centre de recherche auquel vous êtes associé
    • Tout autre responsable d’activités de formation liées à la recherche
    • La Faculté des études supérieures et postdoctorales
  • Demandez conseil auprès des services suivants, si vous croyez être victime de harcèlement ou si vous estimez que vos droits sont bafoués:

Conclusion

La qualité de la relation d’encadrement s’avère cruciale pour vous aider à mener à terme votre projet de recherche. Une relation saine et productive fait appel au respect mutuel et au professionnalisme. Bien qu’il s’agisse d’une responsabilité partagée, assumez un rôle actif dans votre relation d’encadrement. Au besoin, n’hésitez pas à chercher de l’aide auprès des professionnels du Centre d’aide aux étudiants.


Références

  • Desjardins, M. (1994, 1995). How to Succeed in Graduate School: A Guide for Students and Advisors. Crossroads, the Online ACM Student Magazine.
  • Prégent, R. (2000). L’encadrement des travaux de mémoire et de thèse – Conseils pédagogiques aux directeurs de recherche. Montréal: Presses internationales, Polytechnique.
  • Royer, C. (1998). Vers un modèle de direction de recherche en sciences humaines. Québec: Presses de l’Université du Québec.
  • Taylor, S. & Beasley, N. (2005). A Handbook for Doctoral Supervisors. London: Routledge.

Rédigé par: Chantal Thibodeau, Psychologue et Caroline Sylvain, Psychologue

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