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Qu’est-ce qu’un handicap?

Questionnaire

En vous basant sur vos connaissances, répondez VRAI ou FAUX aux questions ci-dessous:

  1. Une personne peut avoir une déficience et ne pas avoir de handicap
  2. Les personnes ayant une ou des déficiences représentent plus de 12% de la population canadienne
  3. «Maladie mentale» est synonyme de «retard mental»
  4. Les personnes ayant une paralysie cérébrale ont habituellement une déficience intellectuelle
  5. La déficience intellectuelle est guérissable
  6. La paraplégie est un handicap causé par un dommage à la moelle épinière
  7. On ne peut offrir de services à une personne ayant une déficience auditive majeure sans l’aide d’un interprète en langage des signes
  8. Les personnes sourdes peuvent utiliser le téléphone pour communiquer
  9. On doit toujours parler fort afin qu’une personne malentendante puisse entendre à l’aide de son appareil
  10. L’écriture braille est utilisée par la majorité des personnes qui ont une déficience visuelle
  11. Quand on aide une personne ayant une déficience visuelle, il est préférable de lui tenir le bras

Réponses au questionnaire

1. Une personne peut avoir une déficience et ne pas avoir de handicap

Vrai. Les personnes ayant des déficiences ne sont handicapées que lorsque des barrières environnementales ou les attitudes des gens interfèrent ou empêchent des activités qui pourraient autrement leur être accessibles.

2. Les personnes ayant une ou des déficiences représentent plus de 12% de la population canadienne

Vrai. Selon les statistiques du recensement canadien de 2001, 12,4% (3,6 millions) de Canadiens ont signalé un niveau quelconque de déficience. De ceux-là, 1 968 490 étaient âgés entre 15 et 64 ans.

3. «Maladie mentale» est synonyme de «retard mental»

Faux. La «déficience mentale» (ou «déficience intellectuelle») se caractérise par une capacité à apprendre limitée. Bien que cet état soit permanent (donc incurable), cela n’empêche pas une personne intellectuellement déficiente de progresser et d’apprendre. La «maladie mentale» (ou «déficience psychiatrique») se manifeste par une perturbation qui affecte les pensées, émotions ou comportements d’une personne d’une manière telle que son comportement devient incompréhensible et inacceptable pour les gens qui l’entourent. À l’inverse de la déficience mentale, la maladie mentale peut être traitée.

4. Les personnes ayant une paralysie cérébrale ont habituellement une déficience intellectuelle

Faux. La paralysie cérébrale réfère à un syndrome neurologique stable affectant la coordination d’un individu. En d’autres mots, la paralysie cérébrale est principalement un état physique et elle n’affecte en rien les capacités intellectuelles d’un individu qui en est atteint. Il existe des moyens pour faciliter la communication avec ces personnes qui ont souvent des problèmes d’élocution.

5. La déficience intellectuelle est guérissable

Faux. La déficience intellectuelle est incurable en soi, ce qui n’empêche pas une personne qui en est atteinte de pouvoir faire certains progrès et certains apprentissages.

6. La paraplégie est un handicap causé par un dommage à la moelle épinière

Faux. Selon la définition du World Health Program (programme de santé mondiale) concernant la déficience, l’incapacité et le handicap, la paralysie peut provenir d’une blessure à la moelle épinière provoquant une limitation fonctionnelle des deux membres inférieurs (paraplégie) ou des quatre membres (tétraplégie). Cette limitation fonctionnelle définit l’incapacité. Le handicap, lui, est constitué de toute situation ou condition externe (par exemple, l’absence de rampes, d’abaissement des bords de trottoir ou d’édifices, de toilettes accessibles, etc.) qui empêche l’individu d’accomplir des activités quotidiennes.

7. On ne peut offrir de services à une personne ayant une déficience auditive majeure sans l’aide d’un interprète en langue des signes

Faux. Bien que l’interprétation en langue des signes devrait être fournie si la demande en est faite, le personnel peut aider une personne ayant une déficience auditive majeure au moyen de la communication écrite. De plus, la majorité des personnes ayant une déficience auditive ont appris à lire sur les lèvres (lecture labiale).

8. Les personnes sourdes peuvent utiliser le téléphone pour communiquer

Vrai. Une personne sourde peut utiliser un appareil téléphonique. Le service de relais par téléscripteur et le service de relais téléphonique par protocole internet (IP) sont offerts à tous les abonnés d’un service de téléphonie résidentielle au Canada. Également, un interlocuteur peut communiquer avec une personne ayant une déficience en composant le numéro sans frais 1-800-855-0511 pour joindre un téléphoniste. Services de relais téléphonique.

9. On doit toujours parler fort afin qu’une personne malentendante puisse entendre à l’aide de son appareil

Faux. Les aides pour l’ouïe sont habituellement ajustées de façon à ce que la personne qui les utilisent puisse vous entendre parler avec un ton de voix normal. Il est important de regarder directement la personne malentendante et de parler clairement. Les cris ajoutent de la confusion et créent des distorsions lorsqu’ils sont filtrés par l’appareil.

10. L’écriture braille est utilisée par la majorité des personnes qui ont une déficience visuelle

Faux. Seulement 2% des personnes ayant une déficience visuelle utilisent le braille.

11. Quand on aide une personne ayant une déficience visuelle, il est préférable de lui tenir le bras

Faux. Vous devriez toujours demander à la personne si elle a besoin d’aide. Si oui, offrez-lui votre bras.

Déficience ou handicap?

De l’infirme à la personne qui vit avec une ou des situations de handicap: l’évolution du vocabulaire

Au cours des dernières décennies, le vocabulaire utilisé pour désigner les personnes handicapées a bien évolué. Si, vers 1960, on désignait ces personnes comme étant des infirmes, des invalides ou des diminués physiquement, aujourd’hui on désigne ces mêmes individus par l’expression «personne handicapée» ou «personne ayant une déficience ou une incapacité ou une limitation fonctionnelle» ou «personne en situation de handicap».

Sans sous-estimer l’influence de la philosophie du «politically correct», il semble que cette évolution du vocabulaire reflète surtout une meilleure compréhension de la notion de handicap. On se réfère maintenant au modèle connu sous le nom de «Processus de production du handicap».

Selon ce modèle, une personne handicapée ne l’est pas toujours. Le handicap est fonction des rapports des personnes ayant une déficience avec leur environnement. Il surgit lorsque ces personnes rencontrent des obstacles environnementaux physiques ou sociaux (préjugés, attitudes) (Fougeyrollas et al., 1998).

Pour bien nuancer la part inhérente à l’individu et celle inhérente à l’environnement dans le handicap, il importe de distinguer les termes déficience, incapacité et handicap. L’Organisation des nations unies a adopté une définition reprenant les distinctions faites par l’Organisation mondiale de la santé (UN, 2003 [en ligne]):

  • Déficience: Toute perte ou anomalie d’une structure ou d’une fonction physique, psychologique ou anatomique.

  • Incapacité: Toute restriction ou tout affaiblissement de faculté (découlant d’une déficience) permettant de faire les activités considérées comme normales pour un être humain.

  • Handicap: Résultant d’une déficience ou d’une incapacité, le handicap est un préjudice, pour une personne donnée, qui l’empêche ou la limite dans l’accomplissement d’un rôle social considéré comme normal selon l’âge, le sexe et les facteurs sociaux et culturels. Le handicap est donc fonction de la relation entre les personnes ayant une déficience et leur environnement. Il survient lorsque ces personnes rencontrent des barrières culturelles, physiques ou sociales qui les empêchent d’avoir accès aux divers systèmes de la société que les autres citoyens peuvent utiliser. Ainsi, le handicap est une perte ou une limitation des opportunités permettant de prendre part à la vie de la communauté au même titre que les autres.

À ces définitions, s’ajoutent deux autres (UN, 2003 [en ligne]) précisant l’orientation des actions afin que les personnes dites handicapées participent pleinement aux diverses activités valorisées dans notre société:

  • Prévention: Mesures visant à prévenir l’apparition de déficiences mentales, physiques ou sensorielles (prévention primaire) ou à empêcher que la déficience, lorsqu’elle est déjà présente, ait des conséquences physiques, psychologiques ou sociales négatives pour l’individu.

  • Égalisation des opportunités: Processus par lequel le système général de la société, tel que l’environnement physique et culturel, le logement et le transport, les services sociaux et médicaux, les opportunités d’éducation et de travail, la vie culturelle et sociale, incluant les installations sportives et récréatives, sont rendues accessibles à tous.

Ces définitions sont des traductions libres tirées du World Programme of Action Concerning Disabled Persons (UN, 2003 [en ligne]).

Autres liens:

Quelques types de déficiences

La déficience auditive

Au Canada, environ 1 500 000 personnes sont atteintes de surdité à divers degrés et environ 200 000 sont complètement sourdes. Ces chiffres risquent d’augmenter du fait d’une population vieillissante et de caractéristiques environnementales: bruits industriels, discothèques, baladeurs, spectacles avec des niveaux sonores élevés.

Les personnes ayant une déficience auditive se divisent en 2 catégories:

  • personne sourde: surdité totale, aucune perception des sons
  • personne malentendante: surdité partielle, perception des sons de hautes fréquences ou perception des sons de basses fréquences

Dans ces catégories, on retrouve des personnes nées avec une déficience auditive. D’autres l’ont développée au cours de leur vie.

La déficience visuelle

L’œil est un des organes qui sert à transmettre des informations au cerveau: il permet de bien se situer dans l’espace et dans le temps (nuit et jour) et d’identifier les gens et les objets dans notre entourage immédiat. Environ 90% de toutes les informations nécessaires à notre bon fonctionnement nous sont fournies par l’œil.

La personne ayant une déficience visuelle doit donc apprendre à fonctionner à partir d’autres sources d’informations. Plus de 850 000 Canadiens vivent cette situation.

Par définition, une déficience visuelle ne peut pas être totalement corrigée par le port de verres correcteurs. Elle s’évalue d’après l’acuité visuelle, qui est la faculté de percevoir les détails. Une perte à ce niveau implique une diminution de la netteté et de la clarté de la vision de près. La lecture devient plus difficile et l’environnement semble plus flou. Le champ visuel peut aussi être atteint et causer des difficultés, entres autres de déplacement.

Les déficiences visuelles comprennent différents degrés d’incapacité visuelle variant d’une vision affaiblie jusqu’à une absence totale de la vue. Ces différences se classent en 2 catégories:

  • personne aveugle: absence totale de la vue ou acuité de distance de 10% (20/200) ou moins
  • personne malvoyante: vision affaiblie, acuité de distance de 20/70 à 20/200 dans le meilleur œil avec verre correcteur

La vision normale, quant à elle, se définit par une acuité de distance de 20/20 dans le meilleur œil, avec ou sans verre correcteur, et un champ visuel de 1800.

La déficience motrice

Une déficience motrice se caractérise par une perte, une malformation ou une anomalie des systèmes squelettique, musculaire ou neurologique responsables de la motricité du corps.

Déficiences évolutives

Insidieuses, les déficiences évolutives commencent à des âges différents, puis évoluent à un rythme plus ou moins diversifié, en laissant des séquelles plus ou moins importantes. Parmi les nombreuses maladies incluses dans ce genre de déficience, les plus connues sont la sclérose en plaques, l’arthrite, l’ataxie et la dystrophie.

Ces maladies peuvent demeurer légères ou s’aggraver. Elles comportent des périodes de rémission ou de stabilité plus ou moins longues et peuvent, quoique rarement, s’améliorer. Elles impliquent généralement une grande sensibilité à la fatigue et une difficulté à récupérer efficacement.

Déficiences stables

Les déficiences stables sont imputables à une attaque plus ou moins soudaine d’une partie du système nerveux, ce qui laisse des séquelles généralement irréversibles. Ces déficiences sont causées par une affection (tumeur, thrombose, poliomyélite) ou par un accident (paraplégie, tétraplégie, amputation). Dans cette catégorie sont aussi incluses les personnes de petite taille.

Sauf pour les cas d’accidents cérébrovasculaires, où il subsiste quelques possibilités de récupération partielle ou totale, toutes les autres affections de ce genre impliquent une déficience permanente et stable, nécessitant l’utilisation de prothèses ou d’orthèses.

La déficience organique

La déficience organique est un trouble ou une anomalie des organes internes faisant partie des systèmes cardiorespiratoire, gastro-intestinaux ou endocrinien comme, par exemple, la fibrose kystique, le diabète, la maladie de Crohn, le nanisme, la sclérose en plaques, le spina-bifida, le syndrome de fatigue chronique et la fibromyalgie.

La déficience du langage et de la parole

Les personnes ayant une déficience du langage et de la parole sont celles dont la déficience découle de troubles d’ordre neurologique (tels que l’aphasie, la dysphasie, l’audimutité ou la dysfonction cérébrale) entraînant des incapacités significatives et persistantes au niveau de la communication. Ces personnes sont susceptibles de vivre des situations de handicap et nécessitent des services spécialisés d’adaptation ou de réadaptation.

Les troubles d’apprentissage

L’expression «troubles d’apprentissage» fait référence à un certain nombre de dysfonctionnements (d’origine génétique, neurobiologique ou accidentelle) du système nerveux, pouvant affecter l’acquisition, l’organisation, la rétention, la compréhension ou le traitement de l’information verbale ou non verbale. Ces dysfonctionnements affectent donc l’apprentissage chez des personnes qui, néanmoins, font preuve d’habiletés intellectuelles essentielles à la pensée ou au raisonnement. Ainsi, les troubles d’apprentissage sont distincts de la déficience intellectuelle. Il est aussi important de ne pas confondre «difficultés d’apprentissage» et «troubles d’apprentissage». Les difficultés sont liées à des facteurs psychologiques, familiaux, sociaux ou économiques, alors que les troubles sont d’ordre neurologique.

Ces troubles découlent de l’atteinte d’un ou de plusieurs processus touchant la perception, la pensée, la mémorisation ou l’apprentissage. Ces processus incluent entre autres le traitement phonologique ou visuo-spatial, le langage, la vitesse de traitement de l’information, la mémoire, l’attention, et les fonctions d’exécution telles que la planification et la prise de décision.

Les troubles d’apprentissage varient en sévérité et peuvent affecter l’acquisition et l’utilisation:

  • du langage oral (aspects réceptif et expressif)
  • du langage écrit (orthographe et production écrite)
  • de la lecture (compréhension et identification des mots, c’est-à-dire décodage et reconnaissance instantanée)
  • des mathématiques (le raisonnement logique, la résolution de problèmes et le calcul).

Ces troubles demeurent à vie et peuvent aussi impliquer des déficits sur les plans organisationnel ou social, de même qu’une difficulté à envisager le point de vue d’autrui.

Les déficiences de nature cognitive

Les déficiences de nature cognitive sont issues d’un déséquilibre de certaines cellules cérébrales ayant une fonction bien précise. La cause de ces maladies est donc strictement physique, mais les manifestations ou crises qui en découlent sont d’ordre mental.

Il faut souvent un certain temps pour arriver à faire un diagnostic précis, car les crises peuvent être très minimes et d’une durée de quelques secondes seulement. Ces déficiences impliquent habituellement une prise de médicaments quasi continuelle, ce qui permet un assez bon contrôle de la force et de la fréquence des crises. Parmi ces déficiences, on retrouve l’épilepsie, la narcolepsie, la cataplexie, la catalepsie et l’alzheimer.

Les troubles mentaux

Les personnes vivant avec un trouble mental peuvent souffrir d’incapacité plus ou moins importante. Par maladie mentale, on désigne l’ensemble des problèmes affectant ce que l’on appelle l’esprit. En fait, il s’agit de manifestations d’un dysfonctionnement psychologique et souvent biologique.

La schizophrénie, la dépression et le trouble affectif bipolaire font partie de ces troubles. En général, les maladies mentales importantes, comme la schizophrénie et le trouble affectif bipolaire, sont épisodiques. Elles se manifestent par phases et il arrive que les symptômes disparaissent, permettant à la personne de mener une vie presque normale entre les périodes de sa maladie.

Les symptômes varient, mais toutes ces personnes peuvent présenter, à divers degrés, des troubles de la pensée, des émotions ou du comportement qui interfèrent significativement avec les exigences de la vie quotidienne ou les empêchent d’y faire face. Les symptômes de la maladie mentale sont souvent cycliques et leur intensité change d’une fois à l’autre et d’une personne à l’autre. Un épisode peut durer de quelques semaines à quelques mois pour certaines personnes et jusqu’à plusieurs années ou même une vie entière pour d’autres.

Les troubles mentaux peuvent être accompagnés de certaines des manifestations suivantes:

  • dépression
  • troubles de la pensée
  • expression excessive, absente ou inappropriée des émotions
  • comportements destructifs, habituellement envers soi-même
  • troubles cognitifs et perceptifs
  • relations perturbées avec autrui
  • comportement asocial.

Une enquête de Statistiques Canada indique qu’au moins 1% de la population risque d’être atteint d’une maladie mentale grave et persistante à un moment ou un autre de sa vie. Cela équivaut à 300 000 Canadiens. De plus, environ 1 personne sur 5 risque d’expérimenter un trouble de santé mentale. En d’autres termes, près de 6 000 000 personnes au Canada souffriront d’une maladie mentale au cours de leur vie.


Références

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