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Comment réagir?

La plupart des gens éprouvent un certain malaise à côtoyer les personnes ayant une déficience, ou encore à communiquer avec elles. Ce malaise naît souvent d’un manque d’information qui entraîne une peur de mal faire, de blesser l’autre. On ne sait pas s’il est approprié de leur parler de leurs limitations et dans le doute, on préfère s’abstenir, ce qui revient à les ignorer comme si elles étaient inexistantes ou invisibles.

Le principal handicap d’une personne ayant une déficience est souvent l’attitude des autres. Celle-ci peut constituer un obstacle à son intégration sociale et professionnelle. Ce petit guide vise à dissiper vos craintes et à vous informer afin que vous soyez à l’aise avec les personnes ayant une déficience lorsque vous êtes appelés à les côtoyer. Si, dans une situation, il subsiste un doute dans votre esprit, parlez-en franchement avec la personne concernée.

En général

  • Écoutez attentivement. Ne présumez pas automatiquement que votre aide est requise. Lorsqu’elle s’est adaptée à sa déficience, une personne ne demande bien souvent de l’aide que lorsque nécessaire
  • Offrez votre aide sans l’imposer, en demandant à la personne ce dont elle a besoin. Quelquefois, les personnes ayant une déficience trouvent difficile de demander de l’aide. Elles ont peur d’être un fardeau. Lorsque vous offrez votre aide, faites-le de façon précise et concrète
  • Favorisez les communications franches et honnêtes
  • Essayez de voir davantage le potentiel que les limitations de la personne: tout le monde y gagnera!
  • Encouragez la personne à utiliser ses capacités, tout en résistant à l’envie de la surprotéger. Quelquefois, on peut se montrer attentif et apporter un soutien en étant simplement présent pour l’autre

Comment le dire?

Les personnes d’abord: la clé d’une bonne communication

Si vous avez déjà essayé de communiquer avec une personne qui ne parlait pas votre langue, vous vous êtes probablement senti mal à l’aise. Nous dépendons largement du langage verbal et ne plus avoir recours à ce mode de communication prend au dépourvu et entraîne une certaine nervosité. La même chose peut se produire lorsqu’un groupe de personnes ne partage pas les mêmes intérêts: il est probable que ces personnes seront nerveuses ou tendues tant et aussi longtemps qu’elles n’auront pas trouvé un sujet de conversation commun.

La même chose peut se produire lorsqu’on essaie de communiquer avec une personne ayant une déficience. Si vous n’avez jamais interagi avec une personne aveugle, sourde ou une personne qui se déplace en fauteuil roulant, vous ne saurez peut-être pas comment vous y prendre. Vous n’oserez rien faire par crainte de faire une bêtise, ce qui entravera toute tentative de communication de même que la possibilité de nouer une nouvelle amitié.

La meilleure façon de supprimer cet obstacle est de concentrer votre attention sur la personne plutôt que sur sa déficience. De cette façon, votre perspective changera; vous serez moins enclin à penser qu’une personne se déplaçant en fauteuil roulant est infirme ou invalide. Ce concept peut vous sembler simpliste, mais il jette les bases d’une meilleure communication avec les personnes ayant une déficience.

Quelques trucs

Bien que nous ne puissions décrire ici toutes les situations dans lesquelles vous serez appelé à interagir avec une personne ayant une déficience, voici quelques suggestions pour mieux communiquer:

  • Comment réagir? Cela peut parfois s’avérer difficile, surtout si la personne utilise un accessoire fonctionnel. Rappelez-vous que cet outil ne fait qu’aider la personne à mieux communiquer. Vous conversez avec la personne et non avec le dispositif.
  • Abordez la personne de face, de façon à ce qu’elle vous voit bien. Il est tout aussi important de le faire avec les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant (elles ne peuvent pas toujours se tourner pour vous voir) qu’avec les personnes sourdes ou malentendantes. Il est plus facile de comprendre une personne qui vous fait face; cette position facilite la communication des expressions faciales ou du langage corporel qui transmettent beaucoup d’information.
  • Adressez-vous directement à la personne, plutôt qu’à la personne qui l’accompagne, qui l’assiste ou qui lui sert d’interprète.
  • Parlez d’une voix normale. Les gens ont souvent tendance à parler très fort ou très lentement à une personne ayant une déficience, ce qui peut être très insultant. Si la personne a de la difficulté à vous entendre, elle vous le dira.

Les personnes ayant une déficience doivent être décrites à l’aide d’expressions et de mots respectueux. S’il est vrai qu’il n’existe aucune règle universelle, certains termes, mentionnés ci-dessous, ont été suggérés par plus de 200 organismes qui représentent des personnes ayant une déficience ou qui s’intéressent à la défense de leurs intérêts.

Rappelez-vous

  1. Décrivez la personne et non sa déficience
  2. Mentionnez la déficience d’une personne que si c’est approprié
  3. Évitez les images qui évoquent la pitié ou la culpabilité
Privilégiez  Évitez
personne ayant une déficience ou vivant avec une déficience invalide, infirme 
personne atteinte de (nom de la maladie ou de l’affection)  souffrant de, frappé de, privé de, affligé par, victime de
personne ayant une déficience estropié
utilisateur d’un fauteuil roulant  confiné, cloué à un fauteuil roulant
personne sourde ou
personne ayant une déficience auditive
sourd, sourd-muet
personne vivant avec une déficience intellectuelle ou
personne ayant une déficience intellectuelle  
retardé, déficient, mongol
personne ayant une déficience congénitale  malformation ou défaut de naissance
personne ayant des problèmes de santé mentale ou
personne vivant avec une déficience psychique 
aliéné, fou, névrosé, malade mental
personne aveugle, personne vivant avec une déficience visuelle ou
personne ayant une déficience visuelle 
aveugle

En cas de doute, n’hésitez pas à demander. Les personnes ayant une déficience sont habituellement plus que disposées à vous aider.

Déficience auditive

Qui est la personne ayant une déficience auditive?

La réponse à cette question peut vous sembler évidente. C’est quelqu’un qui n’a jamais entendu ou qui a déjà entendu mais qui n’entend plus, ou n’entend plus bien. Mais entre entendre et ne pas entendre, il y a des degrés. On parlera de surdité légère, moyenne, sévère ou profonde, affectant une ou deux oreilles. La personne ayant une déficience auditive peut avoir recours ou non à une prothèse auditive.

Les conséquences d’une perte d’audition sont nombreuses et varient suivant le type et l’intensité de l’atteinte.

Comme la personne ayant une déficience auditive peut ne jamais avoir entendu sa voix ou ne plus l’entendre comme avant, il se peut qu’elle ne puisse pas en ajuster «le volume». Parfois, elle parlera trop ou pas assez fort; parfois, elle aura une voix aiguë, embarrassée. Son articulation peut aussi être affectée.

Ce que vit la personne ayant une déficience auditive

La communication

Une personne ayant une déficience auditive doit faire des efforts supplémentaires pour saisir un message verbal. Elle a besoin d’un support visuel pour comprendre et elle lit souvent sur les lèvres (lecture labiale).

Bien que la lecture labiale soit une aide précieuse, la personne ayant une déficience auditive ne saisit pas toujours tous les éléments de la conversation. En effet, certains mots se ressemblent beaucoup sur les lèvres et la personne doit deviner, selon le contexte, de quoi il s’agit. De plus, il lui est difficile de toujours se concentrer pour capter le message; cela occasionne rapidement une fatigue.

Les sentiments

Il n’est pas facile de vivre avec une déficience auditive. La personne qui la vit peut, à certains moments, se montrer plutôt agressive et éprouver de la frustration face à ses difficultés. Elle craint souvent de ne pas bien comprendre et elle est très sensible aux réactions d’impatience des gens lorsqu’elle leur demande de répéter.

Pour ces raisons, il arrive qu’elle fasse semblant de comprendre plutôt que de faire répéter. Enfin, elle peut ressentir une certaine gêne ou de la honte face à sa surdité et essayer de la cacher plutôt que d’avouer ses limites.

Le désir d’autonomie

Une autre difficulté que vit la personne ayant une déficience auditive provient de l’attitude de son entourage qui veut souvent tout faire à sa place. Pourtant, malgré les obstacles qu’elle rencontre, il s’agit d’une personne autonome, qui peut par exemple conduire une voiture ou faire du sport. Bref, elle peut réaliser une foule d’activités au même titre que la personne ayant une bonne audition. Elle peut et désire prendre elle-même ses propres décisions plutôt que de laisser les autres choisir pour elle.

La lecture labiale

C’est une façon de comprendre le message parlé en observant le mouvement des lèvres et l’expression faciale et corporelle de la personne qui parle. Pour les personnes ayant une déficience auditive, la lecture labiale est un moyen privilégié pour faciliter la communication avec l’entourage.

Communiquer avec une personne ayant une déficience auditive

  • Attirez doucement l’attention de la personne avant de lui parler et établissez un contact visuel.
  • Parlez-lui en lui faisant face, en vous assurant d’avoir le visage éclairé (et non l’éclairage derrière la tête). Cela lui permet de bien voir vos mouvements de lèvres, vos expressions faciales et vos gestes naturels.
  • Ayez toujours en tête que plusieurs éléments peuvent nuire à la lecture labiale: moustache, barbe, lunettes, mauvaise dentition, cigarette ou gomme dans la bouche.
  • Évitez de parler dans un milieu bruyant. Réduisez le plus possible les bruits ambiants.
  • Il est inutile de crier (ceci cause une distorsion du son); parlez plutôt légèrement plus fort.
  • Lorsqu’elle ne semble pas comprendre ce que vous avez dit, formulez autrement votre phrase.
  • Ajoutez des mimiques ou des gestes appropriés à ce que vous dites. Être plus expressif peut aider à la compréhension; toutefois, il est inutile de «sur-articuler»; cela déforme les sons.
  • Parlez naturellement, gardez une prononciation normale et non exagérée. Faites des phrases courtes. Évitez toutefois de parler trop vite ou trop lentement.
  • Vérifiez régulièrement et systématiquement si la personne a bien compris votre message en lui posant la question de façon appropriée.
  • Prévenez la personne d’un changement de sujet ou d’une interruption de la conversation à cause d’un événement soudain.
  • Autant que possible, évitez de dire à une tierce personne que la seconde entend mal ou pas du tout. Il est préférable de laisser cette initiative à la personne ayant une déficience auditive. C’est elle qui choisira le moment favorable pour parler de sa difficulté.
  • Ne vous interposez jamais dans la conversation d’une personne ayant une déficience auditive, même si elle ne semble pas bien entendre son interlocuteur.
  • Évitez de parler à la place de la personne ayant une déficience auditive lorsqu’elle est en conversation avec une autre personne.
  • Lors d’un cours ou d’une rencontre de groupe, si une autre personne pose une question, prenez la peine de répéter la question pour la personne ayant une déficience avant de répondre, pour lui permettre de jouir des mêmes informations que les autres.

Lorsque la personne est accompagnée d’un interprète

  • Adressez-vous directement à la personne ayant une déficience auditive et non à son interprète; l’interprète est l’«oreille» de la personne sourde, non un messager, ou encore un commissionnaire.
  • En vous adressant à la personne ayant une déficience auditive, sachez qu’elle ne peut vous regarder attentivement, car pour vous comprendre, elle doit regarder l’interprète; continuez cependant de vous adresser à elle, même si elle ne vous regarde pas.

Déficience visuelle

Communiquer lors de rencontres sociales

  • Pour entrer en contact, saluez la personne par son nom, présentez-vous et indiquez-lui la raison de votre présence. De même, informez-la de votre départ.
  • Dans la conversation, continuez à utiliser les mots «voir» et «regarder». Les personnes ayant une déficience visuelle les utilisent aussi.
  • Si quelqu’un vient se joindre à la conversation, informez-en la personne. Par la suite, avertissez-la de son départ.
    Lorsque vous indiquez un trajet à suivre, soyez précis dans vos indications verbales, un peu comme si vous étiez au téléphone.
  • L’humour peut être un moyen efficace de faire face aux défis que relèvent les personnes ayant une déficience visuelle. Bien que le rire soit souvent le meilleur remède pour des méprises sans conséquences, il serait inapproprié et malsain de l’utiliser pour masquer une expérience blessante.
  • Demandez à la personne si elle a besoin d’aide. Quelquefois, les personnes ayant une déficience visuelle trouvent difficile de demander de l’aide. Elles ont peur d’être un fardeau. Des tâches en apparence anodines peuvent requérir l’aide d’un ami.
  • Offrez votre aide aussi souvent que vous le jugez approprié, mais soyez précis quant à l’aide que vous acceptez d’offrir.
  • Un chien-guide qui porte un harnais est un chien au travail: il a besoin de toute sa concentration. Évitez de le toucher ou d’attirer son attention.
  • Certaines personnes aveugles mémorisent leurs parcours à l’aide de points de repère physiques ou auditifs et empruntent toujours les mêmes trajets. Faites attention à ne pas piéger leurs parcours en ajoutant des obstacles qui représentent pour elles un danger de blessure (boîte, chaise, objet suspendu, etc.).
  • Prévenez la personne du danger de travaux de construction sur son parcours (une planche à la hauteur de son visage, un pilier de soutien dans un couloir souterrain, etc.).
  • Favorisez l’autonomie de la personne en l’encourageant à utiliser sa vision résiduelle et laissez-la entreprendre ce qu’elle se sent capable de faire.
  • Selon le degré de déficience visuelle, il peut s’avérer important de faire les présentations. Faites réaliser aux gens que cette personne ne peut pas voir leurs sourires et leurs gestes et invitez-les à s’identifier en disant par exemple: «Bonjour Marie, c’est Hélène. Comment allez-vous?».
  • Rencontrer des gens et devenir membre de groupes sociaux peut être difficile pour une personne ayant une déficience visuelle. À l’occasion de ces réunions, le premier geste que posent habituellement les participants est de regarder les autres dans les yeux. Mais pour une personne atteinte d’une déficience visuelle, cela n’est pas toujours possible. Pensez aussi à l’aviser si vous quittez la pièce ou si quelqu’un y entre.

Si vous agissez comme guide

  • Lors d’une marche en sa compagnie, demandez-lui si elle a besoin d’aide, auquel cas vous lui tendez votre bras juste au-dessus du coude plutôt que de tenir le sien. Marchez un demi-pas en avant de la personne que vous guidez.
  • Décrivez-lui le lieu chaque fois que vous entrez quelque part ou que vous vous trouvez dans un lieu non familier. Le fait de connaître l’aménagement d’un local, l’emplacement des objets ou les personnes présentes aidera à faire en sorte qu’elle se sente plus à l’aise. Employez la méthode de l’horloge pour indiquer l’endroit où sont situés les objets et les personnes.
  • Avant de franchir un obstacle, faites une pause et informez-la de la présence de cet obstacle. Abordez les trottoirs, les escaliers et les entrées de front, ne vous en approchez jamais de biais et précisez s’il faut monter ou descendre.
  • Arrêtez-vous complètement devant un escalier et, si nécessaire, changez de côté afin que la personne que vous guidez puisse utiliser la rampe. Elle trouvera la première marche en glissant son pied vers l’avant jusqu’à ce qu’elle sente bien l’escalier. Vous commencerez alors à le monter ou à le descendre ensemble. Demeurez toujours un demi-pas en avant de la personne que vous guidez et dites-lui que vous êtes arrivés à la dernière marche.
  • Pour l’aider à s’asseoir, approchez-vous d’elle et placez sa main sur le dossier de la chaise pour lui fournir un point de repère.

Déficience motrice

La personne ayant une déficience motrice peut avoir recours à des béquilles, un déambulateur («marchette»), une canne, un fauteuil roulant ou autres adaptations pouvant limiter ses déplacements. Ces personnes sont nombreuses sur le campus.

Voici quelques suggestions pour vos échanges avec des personnes se déplaçant en fauteuil roulant:

  • Avant d’aider une personne en fauteuil roulant, demandez-lui toujours si elle veut de l’aide et si oui, de quelle façon. La personne n’a peut-être ni besoin, ni envie d’être aidée et vous pouvez même parfois lui nuire. Comme avec n’importe quelle autre personne que vous côtoyez, la galanterie et la délicatesse sont toujours de mise.
  • Vous asseoir à côté d’une personne en fauteuil roulant pour converser longuement avec elle est un geste attentif qui lui évitera une extension constante du cou.
  • Par respect pour son droit à l’information, évitez d’afficher ou de déposer des documents dans un présentoir à une hauteur excessive (dépassant 140 cm).
  • Lorsque vous rendez un service, faites-le jusqu’au bout. Par exemple, n’ouvrez pas une porte pour la laisser se refermer sur ses doigts!
  • Ne vous appuyez pas sur le fauteuil roulant d’une personne, car celui-ci fait partie de son espace vital.
  • Adressez-vous directement à la personne en fauteuil roulant et non pas à quelqu’un qui se trouve tout près, vous donneriez l’impression que la personne en fauteuil roulant n’existe pas.
  • Ayez conscience des capacités de la personne en fauteuil roulant. Certaines personnes peuvent marcher à l’aide d’appareillages et utilisent ce fauteuil pour ménager leur énergie et se déplacer rapidement.
  • Laissez les enfants poser des questions au sujet des fauteuils roulants.
  • Éviter de présumer que l’utilisation d’un fauteuil roulant est une tragédie en soi. C’est une forme de liberté qui permet à la personne de se déplacer de façon autonome.

Certains types de déficiences motrices entraînent une grande difficulté de locomotion sans que la personne n’ait recours à un fauteuil roulant. Sa démarche est alors lente et il faut penser adapter votre rythme au sien.

Il arrive aussi que la maladie à l’origine de la déficience motrice affecte d’autres facultés que la locomotion. La paralysie cérébrale, par exemple, rend souvent l’élocution très difficile et très laborieuse. Il faut se montrer patient et surtout résister à l’envie de compléter les phrases.

Ça ne se demande pas!

Le canal AMI télé, dédié à l’accessibilité, présente une série intitulée «Ça ne se demande pas!» où des personnes vivant en situation de handicap répondent à des questions anonymes du public.  Il y a les épisodes au complet (30 minutes) ou des extraits d’émission (quelques minutes). C’est instructif et sympathique!


Références

  • AlterGo
  • Développement des ressources humaines Canada, Bureau de la condition des personnes handicapées
  • Handicaps.ca, Sensibilisation

Autre lien:

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