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Un proche s’est suicidé…

Vous avez appris récemment le décès par suicide d’un proche, d’une personne de votre entourage, d’un collègue de classe, d’une connaissance.

Plusieurs questions et réactions surviennent à la suite d’un suicide.

Pourquoi n’ai-je pu prévenir son geste?

La personne qui se suicide lance des signes de détresse qui ne sont pas toujours perceptibles par l’entourage. Malgré l’impact que vous avez pu avoir dans la vie de cette personne, celui-ci a des limites et vous n’êtes pas responsable de son suicide.

Toutefois, il n’est pas rare de regretter de ne pas avoir empêché ce drame. Le suicide laisse un message ambigu à l’entourage. Dans la majorité des cas, plusieurs questions restent sans réponse. Il vous faudra du temps pour accepter ce fait et mieux comprendre le geste posé par une personne proche.

Vais-je un jour surmonter cette épreuve?

Chaque personne touchée par le suicide traverse différentes étapes de deuil. Cependant, les émotions ressenties après le suicide d’un proche sont souvent plus accentuées que lors d’un décès suite à un accident ou à une maladie. Vous devez franchir ces étapes à votre rythme. La compréhension de celles-ci vous permettra peut-être de reconnaître vos réactions et vous aidera à surmonter cette épreuve. Chaque deuil est unique et le processus de deuil n’est pas un processus linéaire.

Le processus de deuil

1. Le choc

Vous venez d’apprendre le décès de cette personne. Encore sous le choc, vous avez l’impression d’être dans un mauvais rêve. L’idée qu’il s’agisse d’un suicide vous paraît inacceptable et vous refusez d’y croire. Les réactions lors d’une telle annonce peuvent être très variables d’une personne à l’autre. Ces réactions, tant au plan physique que psychologique, sont tout à fait normales et jouent un rôle de mécanisme de protection, devant l’ampleur d’une telle nouvelle. Souvent, les personnes endeuillées rapportent ressentir une forme d’engourdissement, un détachement face à ce drame. Plus rien ne fait de sens. Ces premières réactions peuvent durer de quelques jours à quelques semaines.

2. La protestation

Vous pouvez avoir l’impression de vivre un mauvais rêve, que rien de tout cela n’est réel et que la personne finira par revenir. Les émotions, telles la colère, la honte et la culpabilité peuvent prendre aussi beaucoup de place. Vous en voulez à la personne d’avoir posé un tel geste, vous vous reprochez de ne pas avoir pris au sérieux ses signaux de détresse ou vous en accusez son entourage (famille, conjoint ou conjointe). Vous pouvez même interpréter son suicide comme un abandon ou un rejet. Ces reproches peuvent révéler une façon de vous éloigner ou de vous protéger contre cette dure réalité. Il est possible que vous craigniez de perdre une autre personne par suicide, que vous soyez hypervigilant face à vos proches.

3. La désorganisation

C’est à cette étape que vous prenez conscience de l’irréversibilité. C’est aussi l’étape des regrets où la culpabilité est à son comble. «J’aurais donc dû…» et «Si j’avais su». À la recherche d’une explication, vous vous laissez envahir par les «pourquoi». Cette période vous amène du même coup à vous remettre en question: «Vais-je moi aussi me suicider si je vis le même genre d’épreuve?». La souffrance et l’isolement font partie de cette étape et vous empêchent de vous ouvrir aux autres malgré votre besoin de parler de la personne décédée. Pendant cette période, des symptômes dépressifs peuvent se manifester, ce qui est normal et même nécessaire au processus de deuil. Habituellement, le vécu dépressif se vit par vagues, alternant entre des périodes de désespoir et des moments de répit. Au fil du temps, ces vagues diminueront en intensité. Il n’est pas exclu que pour certaines personnes, les symptômes dépressifs perdurent ou soient particulièrement intenses. Dans ce cas, il ne faut pas hésiter à demander de l’aide et à consulter une ressource professionnelle appropriée (ex.: médecin, psychologue). Demeurez vigilant face à votre propre souffrance.

4. La réorganisation

Heureusement, avec le temps, vous retrouvez un certain équilibre et vous reprenez graduellement vos activités. Cette période de crise vous a permis sans doute de trouver un sens à la mort ou à votre propre existence. Il vous arrive encore de ressentir la douleur de la perte de cet être cher mais celle-ci continue de s’amoindrir. Vous reprenez goût à la vie et vous pouvez de nouveau investir votre énergie dans vos projets et vos rêves. Vous apprenez à réorganiser votre vie autour de cette perte.

Ressource d’aide

Si vous vous reconnaissez dans les symptômes mentionnés plus haut, n’hésitez pas à briser le silence et évitez à tout prix de vous isoler. L’isolement ne fait qu’accentuer la honte et la culpabilité si souvent rattachées au deuil suite à un suicide. Les services d’aide pour les personnes endeuillées permettent de parler de votre peine, de partager vos peurs, vos doutes, d’être écouté et rassuré et de valider vos émotions.

Il existe dans la région de Québec des services spécialisés pour offrir un support aux personnes endeuillées par le suicide. Le Centre de prévention de suicide de Québec, notamment, propose un suivi individuel ou de groupe pour accompagner les proches d’une personne suicidée à travers cette épreuve.

Vous pouvez contacter les ressources suivantes:

Centre d’aide aux étudiants: 418 656-7987

Centre de prévention du suicide de Québec: 418 683-4588 ou 1-866-APPELLE (ligne téléphonique provinciale), 24 heures/24, 7 jours/7.

Suggestions de lecture

  • Fauré, Christophe (2007). Après le suicide d’un proche, vivre le deuil et se reconstruire, Éditions Albin Michel.
  • Monbourquette, Jean (2007). Grandir, aimer, perdre et grandir, Montréal, Éditions Novalis.

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